En tant que jeune littéraire je me suis souvent demandé s’il existait encore aujourd’hui des artistes que l’on pouvait qualifier de poètes au même titre que Rimbaud ou Eluard. J’ai finalement trouvé ma réponse bercée par la musicalité poétique de Feu! Chatterton.
La musique et la littérature ont su réunir ces cinq gandins parisiens issus d’écoles prestigieuses afin de souffler un doux vent littéraire dans la musique française. Ces amoureux de poésie pourront ravir –aux deux sens du terme - les amateurs de lyrisme et de métaphores presque dignes de l’écriture éluardienne à qui ils doivent les paroles de certaines de leurs chansons.
La richesse des mots découlant d’un vocabulaire de khâgneux et les allusions à des poètes tels qu’Apollinaire viennent révéler toute l’harmonie littéraire de leur musique. La voix éraillée d’Arthur Teboul porte en elle toute la douceur poétique qui se propage à travers les couplets qui, à l’écoute, raisonnent comme des vers issus de recueils. Les clips, qui passent par l’autodérision du quintet à une scénographie artistique découlent du dandysme et du raffinement des cinq hommes.
Inspirée du style de Brel ou de Gainsbourg, leur musique est d’une variété saisissante; passant d’un rap léger (L’ivresse) , à un style rock (La Malinche) à un ton plus mélancolique (Tes yeux verts ou Le départ) ou des airs de jazz. Le genre de musique sur laquelle on se voit tout aussi bien un verre de vin à la main au crépitement d’un feu de cheminée, que danser dans un bar un peu ivre. En un mot : Feu! Chatterton semble incarner ce que l’on appelle des artistes. Je ne peux que conseiller l'écoute de ce groupe même si, égoïstement, j'aime ce côté intimiste avec un petit public ; je suis indéniablement amoureuse de leur musique.
- Émilie.
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