Lors du débat des élections européennes du 4 avril 2019 sur France2 dans l’émission politique, douze têtes de liste étaient à l’écran pour discuter leurs projets et débattre. Pourtant, initialement, seulement neuf candidats étaient invités sur le plateau.
Lors de ce débat du 4 avril, trois candidats ont failli manquer à l’appel ; Benoit Hamon (Générations), Florian Philippot (Les Patriotes) et François Asselineau (UPR). Pour cause : ils n’étaient, au départ, pas invités sur le plateau alors que les autres têtes de liste y étaient conviées. Ces neuf candidats ont été choisis en fonction des résultats électoraux passés. Cela n’a pas manqué de faire polémique. Ne pas inviter tous les candidats est-il une atteinte à la démocratie ?
Le tribunal administratif de Paris a décrété à la société France Télévisions que France 2 se devait d’inviter les trois leaders manquants le 4 avril ou à un autre débat avant le 23 avril. En effet, écarter certains partis peut être une atteinte au pluralisme des idées et des opinions. France 2 a donc invité les trois candidats manquants tout en protestant une « atteinte à la liberté de la presse ». A noter qu’aucune loi n’oblige à inviter tous les représentants hors de la période électorale officielle qui se déroulera du 15 avril au 26 mai.
Or, si France2 avait décidé d’écarter quelques candidats, c’était certainement pour privilégier le dialogue entre les représentants plutôt que la réunification des tous les partis politiques. Il est effectivement difficile de débattre à douze, le temps de parole étant d’autant plus limité si le nombre de leaders présents augmente. Le débat a ensuite été décrit comme une « cacophonie » puisque les représentants étaient trop nombreux et n’ont pu parler que seulement 12min chacun pour trois heures de débat au total. Les candidats ont, semble-t-il, préféré invectiver leurs concurrents plutôt que de réellement débattre leur projet.
De fait, la question de la pertinence d’inviter absolument toutes les têtes des listes hors période électorale officielle se pose. Faut-il privilégier le pluralisme des opinions au dialogue ? En tout cas, il semble que la décision de ne pas inviter trois des candidats n’est finalement pas illégale puisque le conseil d’état avait annulé quelques heures avant le débat l’ordonnance du tribunal de Paris ; cela relève de la liberté de presse.
Mais ce matin 10 avril encore , Ian Brossat à la tête du PCF a tweeté à France Inter :
"A un moment, cela va commencer à se voir. En un mois, toutes les têtes de liste de gauche ont été invitées de l’interview du matin. [...] Toutes, sauf celle du PCF."
Le risque souligné est celle de la prise de partie et de choisir ses candidats sans permettre au peuple de prendre connaissance de chaque projet.
Et vous, pensez-vous qu’il faille inviter tous les candidats aux européennes sur les plateaux débats ?
Emilie.
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